Salon et congrès Passibat 2024 : Retour sur le salon de l’architecture passive

Salon et congrès Passibat 2024 : Retour sur le salon de l’architecture passive

Salon et congrès Passibat 2024 : Retour sur le salon de l’architecture passive

Matthieu Brossette

5 avr. 2024

Matthieu Brossette

5 avr. 2024

Matthieu Brossette

5 avr. 2024

Atelier Juno découvre le salon Passibat et ses experts 

Cette semaine, Atelier Juno fait un carton plein sur ses ambitions environnementales !

Se former, monter en compétence et agir pour la transition environnementale et une construction à moindre impact c’est l’objectif de 2024. C’est dans cet esprit que nous avons participé au salon Passibat qui s’est tenu au Pavillon Baltard à 15 min de Paris, le 26 et 27 Mars 2024 et qui a réuni 1700 personnes.

C’était la première fois qu’Atelier Juno se rendait sur le salon Passibat et assistait aux différentes conférences d’experts du bâtiment passif.   

Que faut-il retenir de ce rendez-vous ? 

Bâtiment passif, confort d’été, consommation d’énergie : consolider les bases

Ce fut d’abord pour nous l’occasion de consolider nos bases notamment sur la définition d’un bâtiment passif.

Mais de quoi parlons-t-on exactement ?

L’architecture passive vise une conception et une mise en œuvre permettant d’atteindre des besoins en énergie de fonctionnement extrêmement faible. Techniquement, il faut penser le fonctionnement global du bâti en prenant en compte ses usagers et son contexte. Cela passe, notamment, par une orientation adéquate, une isolation en conséquence du climat, des protections solaires suffisantes et une qualité de l’air intérieur. 

En France, pour obtenir le label "maison passive", il faut respecter plusieurs critères définis par l'association La Maison Passive France. Ces critères se divisent en deux catégories : les critères énergétiques et les critères de confort.

Critères énergétiques : 

  • Besoin en chauffage : Le besoin en chauffage annuel (Bbio) ne doit pas dépasser 15 kWh/m².

  • Consommation d'énergie primaire : La consommation d'énergie primaire (Cep) ne doit pas dépasser 120 kWh/m² par an. 

  • Etanchéité à l'air : Le test d'étanchéité à l'air (n50) doit être inférieur à 0,6 h-1

Critères de confort :

  •  Température intérieure : La température intérieure doit rester entre 20°C et 25°C en hiver, sans chauffage actif. 

  • Confort d'été : La température intérieure ne doit pas dépasser 27°C en été, sans climatisation active. 

  • Qualité de l'air : La qualité de l'air intérieur doit être conforme à la réglementation française. 


En plus de ces critères, il est important de noter que : 

  • La maison passive doit être conçue et construite par un professionnel certifié par La Maison Passive France.

  • Un test d'infiltrométrie (test d'étanchéité à l'air) est obligatoire pour obtenir le label. 

Il faut donc faire converger deux objectifs parfois antagonistes que sont le confort des usagers et la sobriété énergétique. Pour encadrer ce concept, le Passivhaus Institut cherche à objectiver les performances des bâtiments passifs et propose des formations et des certifications des bâtiments. Pour compléter cette courte approche, des ressources sont à trouver notamment sur le site du Passiv haus Institut .


Les exposants et professionnels du salon Passibat 2024 

Qu’avons-nous vu au salon, en termes d’exposants, de public et de participation ?

Sans surprise, les allées du salon sont bordées de fabricants de menuiseries extérieures, de ventilations double flux et autres pompes à chaleur, d’isolants biosourcés et de brise-soleil orientable.

Le catalogue de solution présenté au salon pourrait laisser à penser que le passif est sobre en énergie, mais pas économe en matériau et en technologie. Or, il est assez important de nuancer cette vision a priori. En effet, l’architecture passive repose avant tout un travail de conception contextualisé (bioclimatique) et d’un effort important et prioritaire sur l’enveloppe du bâti. Sur ce dernier point, les matériaux jouent un rôle important, à la fois sur leur provenance (matériaux bio ou géo-sourcés) et sur leur composition. Un matériau isolant bien du froid, mais avec trop peu d’inertie ne sera d’aucune utilité face à la surchauffe estivale.

Nous avons également noté la présence (bien nécessaire !) de certains acteurs institutionnels et associatifs au rang desquels : le réseau Twiza, Coach Copro’, une fresque de la rénovation et l’Agence Parisienne pour le Climat.

A l’exception notable du CAUE 94 et de l’association des architectes de copropriétés, les représentations des architectes se sont faites rares sur un sujet qui devait pourtant mobiliser les efforts de notre profession. 


Le congrès : focus sur le confort d'été et débat sur la ventilation naturelle 

Le centre névralgique de cet évènement était son congrès, qui a vu se succéder experts, présentations de projets et tables rondes autour du thème central du confort d’été. 

En effet, tandis que le confort d’hiver est un sujet bien maitrisé et moins sujet aux variations et difficultés de conception, l’enjeu des prochaines années est bien le confort d’été. Cela est particulièrement le cas en France métropolitaine, où le changement climatique risque de bouleverser l’usage des villes et du bâti. Dans les années à venir, il faudra travailler avec des problématiques telles que :  

  • Augmentation des degrés-heures d'inconfort (DH)

  • Risque accru de surchauffe nocturne

  • Efficacité réduite des solutions passives traditionnelles

  • Conflit entre performance énergétique et confort d'été 

Le congrès Passibat a d’ailleurs vu une passe d’arme en bonne intelligence entre des spécialistes du bâtiments passifs et de fervents défenseurs de la ventilation naturelle. Il en ressort que rien, dans la labellisation Passivhaus ne s’oppose à la mise en place de la ventilation naturelle dans un bâtiment passif. Mais les obstacles techniques et calculatoires semblent délicats à surmonter et cela n’a encore jamais été réalisé.


Bilan de l’expérience : Des bases consolidées et une vision plus large des enjeux et responsabilités pour l’architecte 

Le confort d’été et la consommation d’énergie : les usagers au centre du bâtiment passif.  

Les principaux apports du salon étaient donc à chercher dans le congrès.  

Nous avons pu appréhender les enjeux de scénarios climatiques projetés à l’horizon 2050 sur les besoins de climatisation en France dans la présentation de Thierry Salomon (Association Négawatt).  

La réalité qui se présente face à nous est que nous allons vers un besoin exponentiel de climatisation dans les années à venir, alors même que l’on observe une difficulté croissante d’accès à l’énergie nécessaire pour satisfaire ce besoin. Ces difficultés seront d’ordre technique et financières et impliquent probablement un inconfort croissant dans les décennies à venir. 

Ce que l’on note également c’est qu’au-delà des conceptions vertueuses indispensables dans les années à venir, le comportement des usagers est un important facteur de réduction des besoins d’énergie, notamment pour le froid. 

En effet, une température de consigne un peu plus élevé et une bonne gestion des échanges thermiques intérieurs-extérieurs via l’ouverture et la fermeture des fenêtres dans les bonnes temporalités permettent une réduction notable de la consommation d’énergie. 

Thierry Salomon indique que selon le comportement des usagers, on peut observer des besoins d’énergie allant du simple au quintuple ! 

Architecture passive, oui, mais utilisateur actif ! 


Enjeux et responsabilités pour les architectes-citoyens.  

Nous retenons par ailleurs des différentes conférences, présentation et tables rondes que le niveau de règlementation actuel est inadapté aux enjeux environnementaux de demain. Il s’agirait donc d’adopter une position éthique forte de la part des concepteurs, maîtres d’œuvre et architectes, en étant plus exigeant que les normes.

Le minimum, dans le cadre du devoir de conseil, serait de porter à la connaissance du maître d’ouvrage (MOA) l’inadaptation de son programme le cas échéant, ainsi que les risques encourus : 

  • Bâtiments impropres à l’usage nocturne ou diurne en raison de la chaleur ;

  • Site d’implantation devenu dangereux (Feux, inondations, érosion des traits de côtes) ;

  • Coût d’usage et de maintenance insupportables à causes du prix de l’énergie ou de la fréquence de l’entretien dû aux évènements climatiques extrêmes. 

Il ne faut faire qu’un tout petit peu de prospective pour imaginer que très bientôt, la responsabilité de l’architecte puisse être engagée en cas d’inadaptation manifeste de l’ouvrage aux conditions climatiques prévisibles à courts et moyens termes. 

Cette prospective n’est pas un fantasme lorsque l’on voit que de nombreuses communes ne sont plus assurées/assurables faces aux conséquences des catastrophes naturelles imputables au changement climatique et les procès pour inactions climatiques qui sont régulièrement intentés et souvent gagnés par les plaignants. 

Atelier Juno a à cœur d’intégrer ces contraintes environnementales dans la conception de vos projets de construction, extension, rénovation d’habitat. Entourés par des bureaux d’études experts, nous construisons la solution la plus adaptée à votre problématique. 


Ressources complémentaires sur les bâtiments passifs et les enjeux du changement climatique. 

 

24 bis rue Edmond Nocard, 94410 Saint Maurice

+33 1 43 76 66 81

contact@atelierjuno.com

AtelierJuno © 2023. Tous droits réservés.

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